Of Flowers And A Monster - R16 (déscription de scène de crime) -

1 •• Toujours tiré à quatre épingles depuis sa première élection comme coroner. Il a conscience de l'importance de l'image en ce monde. 2 •• Tendance à l'insomnie. Morgan ne peut dormir plus de deux ou trois heures d'affilée. Il travaille donc ses dossiers la nuit. 3 •• Fumeur invétéré, en particulier lorsqu'il travaille dans son bureau à coté de la salle d'autopsie. 4 •• Sujet à des douleurs chroniques intenses dans l'épaule droite, suite à une blessure par balle. 5 •• Handicapé émotionnel. Il est capable de créer des liens d'amitié, mais ne semble pas à même de maintenir une relation plus intime, principallement à cause de son incapacité à se confier. 6 •• Angoisse à l'idée d'être responsable d'un enfant, en particulier à l'idée d'AVOIR un enfant. 7 •• Le jeune coroner peut apprécier un verre de spiritueux de qualité de temps en temps, bien que cela le plonge souvent d'un un état d'introspection silencieuse 8 •• Homme de focus. Lorsqu'il pose son attention sur une chose, il n'aura de cesse de la mener à terme. 9 •• Mélomane, il est un grand fan de jazz, bien qu'il lui arrive d'écouter des choses très variées, y compris de l'électro. 10 •• Bien que son élection à son poste ait fait de lui un personnage public, il a dévllopé une capacité à rester très discrèt.

Diligent + Jaloux + Persévérant + Impatient + Pragmatique + Intransigeant + Droit + Revanchard + Observateur + Stressé

L'odeur de tabac froid s'accrochait dans l'air frais de mon bureau jouxtant la salle d'autopsie, tandis que j'allumais une énième cigarette en sirotant mon verre, un album de Billie Holiday en fond. Des Chesterfield sans filtre, les mêmes que mon père fumait. Et bien que j'étais en présence de ce qui l'avait tué, on ne pouvait blâmer les petits tubes à cancer. Une odeur plus tenace encore que celle du cendrier semblait flotter dans l’atmosphère. L'héliotrope. Cette satanée fleur au parfum d'amande qui n'avait eu de cesse de faire des apparitions ponctuelles ces vingt-cinq dernières années sur des scènes de crime particulièrement glauques.

Tandis que Summertime entamait ses premières notes, je me décidai à me repencher sur les photos prises sur la scène de crime et en labo. Images de grotesque. La victime, jeune femme d'une vingtaine d'années, avait une peau d'albâtre du fait de l'exsanguination. L'absence complète de fluides corporels suggérait que le meurtrier était particulièrement méticuleux et avait lavé l'infortunée après les faits, avant de mettre le corps en scène sur ce lit d'Hotel aux draps de satin blanc précieux qui ne correspondaient en rien aux standards de l'établissement. Une jambe repliée de manière lascive, les bras ouverts comme si elle s'offrait, et ces foutues fleurs qui avaient soigneusement été placées dans l'incision de la gorge, telles des pierres précieuses sertissant une rivière, améthystes sur fond de vermeil.

Les photographies étaient insoutenables, malgré le fait que j'ai été élevé par une thanatopractrice et que je pratiques des autopsies depuis cinq ans maintenant. Je ne pouvais néanmoins détourner le regard. Dans ces instantanés se situait l'histoire de ma vie. Le suicide de mon père avec son arme de service il y a quinze ans, hanté qu'il était par la seconde vague de meurtres de ce tordu. Il n'avait pas supporté de faillir une seconde fois. Je me souviens encore très précisément des photos épinglées au tableau de liège dans son bureau cette nuit là. Exactement les mêmes que celles que j'avais prises il y a quelques heures. La seule chose qui changeait était la victime. C'est ce jour là que j'ai pris conscience que la vérité se cachait dans ces images, et que je pris la décision de tout faire pour l'y découvrir. S'en suivirent des études de médecine et une course à l'élection au poste de coroner. Même la tentative d'assassinat contre ma personne, probablement ordonnée par un gang quelconque mécontent de voir le poste échapper à son laquais, lors de ma campagne de réélection il y a un an n'est pas parvenue à me faire lâcher.

Alors que l'horloge arrivait sur la quatrième heure du matin et que Strange Fruit se lançait de manière particulièrement intense en cette nuit, je me resservis un verre Kentucky Owl Bourbon, me saisis de mon paquet de cigarettes et ouvrai la porte qui menait à la salle d'un blanc clinique. Le carrelage était glacial sous mes pieds nus, mais ça ne me dérangeait pas. En quelques secondes, je trouvai ma place habituelle pour ce genre de nuits. Les jambes repliées sous mon menton, le visage pensif, assis sur ma chaise face à la table d'autopsie où gisait la jeune fille. Le liquide ambré au fumet entêtant, évoquant écorce de canelle, noix de Pécan et cerises confites tournait mécaniquement dans le fond de mon verre tandis que je fixais l'infortunée. Même le baume à nez si prisé des inspécteurs d'expérience et des médecins légistes ne fonctionnait pas aussi bien pour couvrir l'héliotrope.

"-Dis moi ce que tu sais."